
A la rencontre de l'illustratrice
Avant même que Rose et le Bracelet Magique ne soit terminé, il manquait quelque chose.
Pas dans l’histoire. Dans le regard.
Et c’est là qu’Anastasia est arrivée.
Elle a dessiné Rose avant que je la connaisse vraiment. Elle a donné à Léo ses gestes précis et à l’univers ce petit supplément de magie.
Ce livre, c’est autant le sien que le mien. Et j’avais envie de vous raconter comment.
Ou quand une histoire s’écrit autant avec les images qu’avec les mots
Il y a les mots, bien sûr. Et puis il y a tous ces petits détails qu’on n’écrit pas.
Ces détails-là qui façonnent les personnages et qui les rendent vivants. Les cheveux en bataille, les baskets léopard, les accessoires bizarres, les lunettes de travers.
Tout ça, ce sont rarement les mots qui le disent. Ce sont les images.
Et dans un roman jeunesse, encore plus qu’ailleurs, les images ne sont pas là pour faire joli. Elles racontent, elles transportent, elles construisent l’imaginaire de celles et ceux qui tournent les pages. Ce sont elles qui attrapent l’attention au détour d’une page. Qui font rêver, qui font peur et qui font rire aux éclats. Qui donnent vie à un personnage bien avant qu’il ouvre la bouche
C’est exactement ce que je voulais pour Rose et le Bracelet Magique. Et pour ça, il me fallait une magicienne de l’image.
C’est là qu’Anastasia est entrée dans l’histoire.
Anastasia, la main derrière les images
Anastasia vit à Lviv, en Ukraine. Elle travaille à l’aquarelle, dans un style à la fois délicat et expressif, plein de poésie mais jamais figé.
Elle aime dessiner pour les enfants, imaginer des personnages attachants, farfelus, rêveurs, espiègles.
Elle capture les petits détails — ceux que seuls les enfants repèrent : un chouchou de travers, des baskets léopard, un animal avec une chaussette sur la tête.
Avec le regard d’Anastasia, les personnages de Rose et Léo ont vraiment pris vie.
Bien sûr, il y a eu un brief de départ. Mais ensuite, le crayon d’Anastasia est devenu libre.
Je lui ai dit :
« Je voudrais que Rose soit une petite fille débordante d’énergie, pas toujours sage, avide d’aventures, qui met le super bazar, mais attachante comme jamais »
Et avec ces mots, Anastasia a créé le personnage de Rose comme si elle avait elle-même grandi dans le fond de mon carnet de notes.
Ce que ses dessins ont changé dans mon écriture
Spoiler : beaucoup de choses.
Je croyais avoir bien cerné Rose.
Mais quand j’ai vu la toute première planche qu’Anastasia m’a envoyée — avec ses boucles un peu en bataille, sa moue mi-curieuse mi-déterminée, ses collants léopard, et ce petit air de “j'ai couru partout toute la journée mais je ne suis toujours ps fatiguée ! ” — j’ai compris qu’en fait… je ne l’avais pas encore complètement rencontrée.
Je vous la partage ⬇️
Sans Anastasia, Rose n’aurait pas eu cette profondeur, ce caractère bien trempé, cette énergie folle qui déborde de ses portraits plus que de mes mots.
Ses illustrations ont nourri le personnage, jusque dans des petits détails que je n’aurais jamais pensés à écrire.
D’ailleurs, entre nous, il y a deux ou trois expressions de Léo qui ont fini dans le texte à cause d’un dessin d’Anastasia. Elle avait déjà tout dit, il ne me restait plus qu’à suivre !
Un livre, ce n’est pas qu’une histoire. C’est un monde.
Quand on écrit pour les enfants, on le sait très vite : ce ne sont pas seulement les mots qui les font entrer dans une histoire.
Ce sont les images, les ambiances, les textures visuelles, les petits détails planqués dans une illustration qu’ils repèrent mille fois mieux que nous.
Un bon livre pour enfants, c’est un univers complet, où le texte et l’image se répondent, se complètent, parfois même se taquinent.
Et c’est exactement ce que fait Anastasia.
Elle n’accompagne pas le texte. Elle le prolonge. Elle le révèle. Elle ajoute du rythme, de l’humour, de l’émotion, sans jamais l’imposer.
Rose aurait-elle pu exister sans Anastasia?
Dans ma tête sûrement :) Mais elle a pris beaucoup plus de caractère avec le crayon d'Anastasia!
Parce que l’écriture, parfois, bute.
Elle cherche une expression, un geste, une ambiance.
Et Anastasia, avec ses couleurs, son regard, sa douceur pleine de malice, a su poser sur l’histoire ce petit supplément d’âme qui la rend plus vraie.
Plusieurs fois, j'ai rayé des chapitres. Et je les ai réécris, nourris par l’image
Un livre pour les enfants, et pour leurs yeux aussi
Rose et le Bracelet Magique, ce n’est pas qu’un roman jeunesse à lire.
C’est un livre à regarder, à explorer, à rêver.
Un cadeau pour enfants, oui, mais un cadeau qu'on s'approprie, qu'on regarde autant qu'on le lit. Sur lequel on dessine aussi. J'ai tellement aimé les croquis de départ que je les ai ajoutés à la fin du livre.
Pour qu'à leur tour, les enfants saisissent leur feutres et crayons. Et imaginent avec leur imagination à quoi peuvent ressembler pour eux les personnages de Rose et Léo.
A tous ceux d'entre vous dont les enfants ont lu Rose et le Bracelet Magique et colorié les esquisses de Rose et Léo - N'hésitez pas à me les envoyer à hello@mercilalune.com. C'est toujours un pur plaisir de les découvrir!
MD.
PS: Si vous aimez les coulisses de l'écriture d'un livre, je vous raconte ici comment est née l'histoire de Rose et le Bracelet Magique